Un littoral convoité
La zone côtière bretonne, fortement urbanisée est soumise à une pression démographique et foncière croissante.
La croissance rapide de la population, due essentiellement au solde migratoire, a engendré une forte consommation de l’espace et le développement de nouveaux usages sur le littoral.
La mosaïque des usages et leurs fortes évolutions créent de multiples pressions qui s’exercent sur l’espace terrestre et maritime.
Cela crée des déséquilibres et des tensions de plus en plus perceptibles caractérisés par l’expression de concurrences sur l’espace qui peuvent évoluer en conflits d’usages si l’ensemble des acteurs ne trouvent pas collectivement une solution négociée.
Le littoral, autrefois espace de travail, est devenu un espace sociétal, convoité et rare. Il porte aujourd’hui de multiples vocations (villégiature, loisirs, environnementale…).
L’activité conchylicole, à l’interface terre/mer, a ainsi vu sa place historique et patrimoniale remise en question, dans le maintien du potentiel de production (espaces à terre et en mer), la préservation de la qualité des milieux aquatiques et marins.
Le changement de population sur le littoral et donc de ses attentes rend moins tolérants les riverains aux « nuisances » provoquées par l’activité (bruits, transports, stockage de déchets ou de matériel, impact paysager…).
Les tensions liées à la concurrence spatiale sur un même territoire sont souvent liées à une méconnaissance réciproque des différents usages et usagers.
Aussi, dans un espace devenu multiple, il est devenu nécessaire d’évoluer vers une vision à long terme et partagée pour le développement du territoire.
Dans ce contexte, la profession doit dépasser l’approche sectorielle pour permettre le maintien et le développement des activités primaires, facteur d’aménagement du territoire terrestre et maritime.
Pour conforter sa place sur le littoral, elle participe étroitement à la concertation pour passer d’une légitimité historique à une légitimité territoriale.